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- 2025 Issues
- Numéro 74
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Mots blessants : une enquête qualitative sur les points de vue des cliniciens en charge de la douleur concernant les messages contre-productifs en cas de douleur chronique
POINTS CLÉS
- Le langage utilisé par les cliniciens et les messages transmis par le système de santé aux patients peuvent soit aider, soit nuire à la perception qu’a un patient de son problème et à son expérience de récupération.
CONTEXTE ET OBJECTIFS
Les personnes vivant avec une douleur chronique rapportent souvent avoir eu de mauvaises expériences avec les services de soins. Les recherches sur les attitudes des cliniciens et du grand public confirment que la douleur sans cause médicale visible (Douleur Chronique Primaire) tend à être dévalorisée dans sa validité et sa gravité (1, 2). En particulier, la littérature sur l’invalidation de la douleur a mis en lumière que la douleur chronique peut être l’objet de doute, d’un manque de compassion, d’un déficit de compréhension, et de stigmatisation (3).
D’un point de vue positif, la validation de la douleur par un clinicien et l’explication associée à l’éducation aux neurosciences de la douleur (END/PNE) peuvent contribuer à une amélioration de la douleur, du handicap et de la peur du mouvement (4). Cependant, les effets négatifs sont également fréquents. Par exemple, le sentiment d'être invalidé par le clinicien est associé à un plus grand sentiment de honte, de dépression et de solitude chez le patient (5). La stigmatisation associée de façon constante à la douleur chronique aggrave l’intensité de la douleur, le handicap et la dépression.
À ce jour, aucune étude n’a exploré quels sont, selon les cliniciens, les messages les plus contre-productifs reçus ou perçus par leurs patients. Ainsi, cette étude a eu pour objectif de sonder des cliniciens spécialistes de la douleur pour identifier et comprendre les messages cliniques contre-productifs auxquels leurs patients ont été exposés.
Des explications claires et personnalisées, idéalement avec des métaphores adaptées à la personne, peuvent contribuer à réduire la dramatisation et soutenir l'activité graduée, tandis que le jargon, les discours vagues et la minimisation ont souvent l’effet inverse.
MÉTHODE
L’étude a utilisé une enquête qualitative transversale en ligne pour recueillir les descriptions, par les cliniciens, des messages contre-productifs liés à la douleur que leurs patients rapportent en consultation. Les auteurs ont adopté une posture réaliste critique et ont analysé
