La déficience vestibulo-oculomotrice chez les jeunes athlètes
Points clés
- La capacité vestibulo-oculomotrice (VOM) peut être un indicateur pronostique efficace pour le retour au sport.
- La capacité VOM peut déterminer la gravité de la commotion cérébrale, qui peut signifier une déficience au sein de plusieurs systèmes.
- Le traitement centré sur la rééducation de la VOM peut améliorer la reprise sportive.
Contexte et objectifs
La commotion cérébrale liée au sport reste l’une des pathologies les plus répandues, hétérogènes et mal comprises dans le monde. Il est désormais largement admis qu’une commotion cérébrale est une lésion cérébrale (1) et que les différents phénotypes ou présentations de commotion cérébrale doivent être gérés d’une manière spécifique à la pathologie. Pourtant, on ignore encore beaucoup de choses en termes des bonnes pratiques à appliquer pour un retour complet des activités de la vie quotidienne (2).
Cette étude, menée par Glendon et ses collègues, a posé deux objectifs principaux dans le but d’améliorer les traitements des commotions cérébrales. Le premier objectif était d’examiner l’influence de la déficience vestibulo-oculomotrice (VOM) sur le retour au sport, après une commotion cérébrale chez les étudiants athlètes ayant l’âge d’aller à l’université. Le deuxième objectif était d’explorer l’impact de la déficience VOM sur les symptômes, la fonction neurocognitive et les activités scolaires.
La commotion cérébrale liée au sport demeure l’une des pathologies les plus répandues, hétérogènes et mal comprises dans le monde.
Les thérapeutes peuvent améliorer leur capacité à mener des tests VOM et à comprendre les critères selon lesquels un patient avec une déficience VOM pourrait bénéficier d’un traitement direct.
Méthode
- Cette étude comprenait une évaluation de référence sur 140 joueurs de rugby avant le début de la saison, et un suivi en série des 40 athlètes qui ont subi une commotion cérébrale au cours de la saison.
- Les athlètes ont réalisé le score total de dépistage vestibulaire-oculomoteur (VOMS), le point de convergence proche (PPC), des scores sur chaque composante de l’ImPACT (Immediate Post-Concussion and Cognitive Test), le score total des symptômes sur l’échelle des symptômes post-commotionnels (PCSS) et score total sur le Perceived Academic Impact Tool (PAIT).
- Tous les tests initiaux et de suivi ont été réalisés par le même examinateur, un chercheur principal de l’étude, à 2, 4, 8 et 14 jours après la commotion.
Résultats
- Les sujets avec des scores VOMS différents des résultats initiaux ont mis davantage de jours avant la reprise sportive avec le protocole établi, en comparaison avec les sujets pour qui les mouvements vestibulo-oculaires étaient inchangés.
- Les scores VOMS étaient corrélés avec une sévérité accrue des symptômes, des niveaux plus importants de troubles neurocognitifs et une altération de l’équilibre, selon les critères de jugement respectifs.
Limites
- Une des hypothèses principales de cette étude était que les personnes ayant une déficience VOM plus élevée auraient plus de retard dans la reprise sportive en raison de leur déficience visuomotrice – mais c’est une théorie causale.
- La déficience VOM peut néanmoins indiquer la gravité de la commotion cérébrale et laisser présager une déficience dans d’autres domaines.
- À l’heure actuelle, il est rare et peu pratique d’évaluer tous les critères de jugement énoncés pour plusieurs joueurs, et encore moins pour des équipes entières et des programmes complets. La plupart des soins dans cette étude étaient basés sur un ensemble complet de données de référence qu’il est difficile d’obtenir au lycée, dans un club et à l’université.
- Comme dans la plupart des études, les limites en termes de taille d’échantillon et de généralisation sont importantes. Cette étude n’a servi que pour des joueurs de rugby, dont plus de 60 % étaient des hommes ; par ailleurs, l’échantillon ne comprenait que 40 personnes.
- Plus important encore, tous les sujets étudiés étaient des joueurs de rugby hommes et avaient l’âge d’aller à l’université. Par conséquent, l’étude ne représente qu’un petit échantillon de la population sportive de compétition.
- Les variables de confusion possibles dans la méthodologie incluent l’utilisation du protocole de la Rugby Football Union (imposant 48 heures de repos et n’utilisant pas les normes de Berlin les plus récentes en matière d’exercice précoce), ainsi qu’un effet d’entrainement résultant d’une exposition répétée au protocole de test VOM (2).
Implications cliniques
Cette étude a plusieurs implications cliniques pour les kinésithérapeutes, dont certaines peuvent être moins évidentes que d’autres à première vue.
En effet, cette étude aide à soutenir, mais pas à établir la corrélation entre les changements des fonctions vestibulo-oculomotrices et la gravité de la commotion cérébrale. De plus, l’étude aide à renforcer l’importance de tester et d’entrainer les mouvements vestibulo-oculaires dans chaque phase de gestion et de traitement des commotions cérébrales.
Certaines des implications les moins évidentes incluent l’importance du dépistage avant le début de la saison pour établir une référence de base, pour affiner ce que devrait être cette base de référence. Il convient de noter que les ressources pour les soins médicaux et les soins de rééducation peuvent être assez difficiles à obtenir et à financer ; de ce fait, il serait logique que, lorsqu’un dépistage préventif est mis en place, il soit efficace (surtout lorsque ces ressources sont utilisées pour les individus les plus en forme de notre société) (3,4).
Les thérapeutes pourraient retirer un bénéfice d’une meilleure connaissance des divers composants du système vestibulo-oculomoteur, afin d’améliorer leur capacité à réaliser le test et à comprendre les critères selon lesquels une personne avec une déficience pourrait bénéficier d’un traitement direct. Ces critères comprennent l’épreuve de poursuite oculaire, les saccades horizontales, les saccades verticales, le réflexe vestibulo-oculaire horizontal (VOR), le VOR vertical, le test de sensibilité au mouvement visuel (VMST) et le point de convergence proche (PPC).
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