5 façons de se tenir au courant des recherches

« Allez, admettez-le ! »

Vous désirez être un professionnel dont la pratique est fondée sur les données probantes de la littérature et être reconnu comme tel par vos pairs et vos collègues. Cependant, vous savez pertinemment que vous devez vous tenir au courant des dernières recherches avant de pouvoir vous qualifier ainsi et de le penser réellement !

Vous devez lire beaucoup d’articles et vous n’avez pas beaucoup de temps pour le faire.
Vous avez fait semblant d’en lire beaucoup pendant bien trop longtemps, mais il est temps de vous rendre à l’évidence !
Autrefois passionné par la lecture quotidienne pour le bien de vos précieux patients, votre désir de rester au fait de la recherche se réduit aujourd’hui à une collection négligée de fils de discussion Twitter que vous avez mis en signet et de dossiers « articles à lire » qui débordent de l’écran de votre ordinateur portable.
Il est extrêmement difficile pour un kinésithérapeute aujourd’hui de trouver le temps de lire des articles de recherche. Même les plus actifs des kinésithérapeutes y parviennent à peine. D’autres sont tout simplement submergés par le volume de recherche déjà disponible et par toutes les études qui s’ajoutent chaque année. L’objectif de ce blog est de vous fournir quelques moyens simples et pratiques de rester à jour en matière de recherche, ainsi que les avantages et les inconvénients de chacun d’entre eux.
Après tout, nous devons à nos patients de trouver la méthode qui nous convient le mieux et de faire avancer la profession.

1. Périodiques scientifiques

À l’heure des réseaux sociaux, la lecture d’articles de revues scientifiques peut sembler un peu démodée et dépassée. Qui a le temps de consulter des périodiques lorsque l’on peut tomber sur un post Instagram qui nous donnera l’essentiel d’un article en une minute ? Si vous êtes un puriste comme moi, il n’y a rien de tel que de se plonger dans la lecture du texte intégral des articles.

Les avantages :

Les revues en accès libre sont une aubaine pour ceux qui souhaitent aller plus loin dans leurs lectures d’articles de recherche. Les articles online-only sont accessibles à tous ceux qui souhaitent se tenir au courant des derniers développements dans le domaine de la kinésithérapie. Plus les articles de recherche innovants sont librement accessibles, plus la profession progresse dans la bonne direction. Étant originaire d’un pays à revenu modeste où l’éducation de qualité est rare et où les ressources pour accéder à la recherche sont limitées, les articles en libre accès sont un excellent moyen de rester en phase avec les kinésithérapeutes occidentaux.

Les inconvénients :

Si l’on considère le nombre conséquent d’articles scientifiques publiés chaque année, le nombre d’articles en accès libre est considérablement restreint. La plupart des articles de la recherche sont coûteux, et ceux qui ne le sont pas prennent beaucoup de temps à lire et ne sont pas simples à comprendre. Le kinésithérapeute lambda peut vite se sentir submergé par la quantité d’articles publiés, mais également perturbé en ce qui concerne la qualité de ces articles. À l’heure actuelle, où l’objectif est de rendre la recherche librement accessible à tous et d’enrichir la littérature scientifique, le maintien d’un tarif élevé pour accéder aux articles transforme la recherche en un commerce et décourage les praticiens et les étudiants à prendre l’habitude de lire et de se tenir au courant des dernières données probantes.

2. Alertes de revues et applications

Avantages :

Pour filtrer les sujets qui vous intéressent le plus, vous pouvez vous abonner aux listes de diffusion de revues ou activer les alertes dans les applications de recherche scientifique (telles que « Read by QxMD ») où vous pourrez retrouver la liste d’articles publiés au début de chaque mois dans votre boîte mail. C’est une excellente façon de se tenir au courant des sujets qui vous intéressent. PEDro est un autre bon exemple : l’application du journal en question vous enverra une notification sur votre téléphone concernant sa dernière publication. Ce système est un moyen facile de s’assurer que vous ne manquez aucun article pertinent des périodiques qui vous intéressent.

Inconvénients :

Le problème est que vous n’avez généralement accès qu’aux résumés. Comme nous le savons tous, la lecture des résumés présente des limites importantes.

En tant que lecteur, vous risquez de vous sentir dépassé par les notifications constantes et les longues listes d’articles sur un même sujet chaque mois, au point d’arrêter de consulter votre boîte de réception par pure lassitude, de la même façon que personne ne lit toutes les newsletters auxquelles il s’est abonné !

3. Réseaux sociaux

Instagram et Physio Twitter à la rescousse !
Aujourd’hui, on pourrait penser que les réseaux sociaux sont notre planche de salut. Ils sont la solution à tous nos maux, simplement en raison de leurs avantages. Physio Network compte de nombreux adeptes des réseaux sociaux et est tout à fait conscient du fait que la traduction des recherches est beaucoup plus rapide sur les réseaux sociaux, car tout le monde y est présent !

Avantages :

• Ils sont gratuits
• Beaucoup d’informations sont disponibles
• De nombreux experts avec lesquels interagir sont disponibles
• Les plateformes permettent d’entretenir des débats sains
• Les résultats de la recherche sont disponibles sous une forme facilement assimilable

Inconvénients :

Aujourd’hui, on ne manque pas de publications sur les nouvelles recherches scientifiques sur les réseaux sociaux. Le problème est plutôt de savoir si l’on peut se fier aux informations publiées. Il est nécessaire d’avoir des experts pour analyser et interpréter la recherche scientifique, afin ensuite de transmettre les conclusions de manière précise. Malheureusement, de nombreux comptes sur les réseaux sociaux n’ont pas l’expérience nécessaire pour le faire correctement.

Un autre inconvénient majeur des réseaux sociaux est que vous verrez du contenu sélectionné par des personnes avec lesquelles vous êtes déjà d’accord. Ainsi, les réseaux sociaux peuvent être source de nombreux biais de confirmation. Afin de trouver un équilibre, vous devez remettre en question vos croyances, et non pas uniquement les confirmer à travers les posts Instagram et les lives sur Twitter.

L’esprit du débat sain en ligne se transforme de plus en plus en un déversoir d’insultes et d’attaques personnelles, ce qui décourage les kinésithérapeutes qui lisent la recherche pour la première fois à remettre en question l’élitisme des experts sur les médias sociaux. Au lieu de s’engager dans un discours professionnel, on assiste à un déchaînement de colère et de reproches, oubliant que nous sommes tous des collègues qui essaient simplement de remettre en question nos préjugés et d’apprendre les uns des autres. La quantité au détriment de la qualité laisse l’utilisateur perplexe et transforme un internaute actif en un internaute lambda qui essaie simplement d’absorber des informations de loin.

4. Recherches Google Scholar / Pubmed / ResearchGate

ResearchGate est un bon moyen d’engager la conversation avec une communauté de chercheurs et de praticiens à qui vous pouvez demander les articles qui vous intéressent. Vous avez de bonnes chances de trouver la version complète des articles que vous souhaitez lire et de nombreux membres sont présents pour vous aider à y accéder !

Google Scholar et PubMed sont des sites sur lesquels vous pouvez trouver les articles que vous recherchez. Vous pouvez faire des recherches très spécifiques, et ne pas vous soucier de la fiabilité de ces sources.

Avantages :

Facilité à effectuer des recherches spécifiques et complexes dans une vaste base de données très fiable. Possibilité d’entrer en contact avec des auteurs et des chercheurs et de les suivre, avec la possibilité d’obtenir un accès gratuit à leurs publications. Ressources disponibles gratuitement pour rendre la science plus accessible à tous.

Inconvénients :

Vous n’aurez pas toujours d’accès gratuit. Chercher un article particulier peut vite mener un lecteur novice vers un gouffre de recherches sans fin. Ces sites peuvent paraître intimidants et décourageants pour quelqu’un qui n’est pas habitué à utiliser ces plateformes.

5. Revues de recherche

Il s’agit d’experts qui décomposent pour vous les nouvelles recherches en résumés plus digestes et plus faciles à comprendre. Cela vous permet d’économiser du temps et de l’argent pour vous tenir au courant, plutôt que de payer l’accès aux versions complètes des articles pour les lire vous-même.

Avantages :

Les auteurs des revues, qui sont des experts dans leur domaine, fournissent une analyse fiable et précise d’un article de recherche et de ses implications cliniques. Cela permet de traduire la recherche clinique en pratique clinique beaucoup plus rapidement, sans que le document ne soit trop lourd pour le lecteur et sans qu’il soit obligé de se débrouiller seul pour savoir comment utiliser les résultats de la recherche sur ses patients. Des cliniciens et des chercheurs du monde entier évaluent de manière critique, résument et fournissent leurs perspectives cliniques impartiales, ce qui facilite grandement l’envie de se tenir au courant de la recherche.

Inconvénients :

Ce n’est pas la solution idéale pour les puristes qui aiment se plonger dans les textes intégraux. Il s’agit d’une solution moderne pour ceux qui ont peu de temps et font de leur mieux pour lire ou écouter ces comptes-rendus pendant qu’ils se rendent à leur cabinet ou leur université.

Nous avons notre propre service d’analyse de la recherche ici, sur Physio Network, où vous avez accès aux résumés écrits et audios de 12 nouvelles études chaque mois, ainsi qu’à l’ensemble de la bibliothèque de plus de 700 analyses. Vous pouvez également les lire/écouter via notre application. Consultez-la ICI !

Conclusion

Comme pour tout ce qui concerne la kinésithérapie, tout dépend de la méthode qui vous convient le mieux. Ce que je souhaite sincèrement, c’est que chaque praticien s’intéresse de plus en plus à la recherche afin de faire partie de ce mouvement qui tire la profession vers le haut et prendre des décisions informées et basées sur des données probantes, afin de prendre en charge au mieux nos patients.