6 traitements efficaces pour la douleur fémoro-patellaire

6 mins de lecture. Posté dans Genou
Un article de Tom Goom info

Points clés 

  • Six interventions ont permis d’améliorer la douleur et la fonction à court terme (c.-à-d. à 3 mois).
  • Il y avait un manque de preuves de haute qualité pour des résultats à plus long terme.
  • Les approches combinées et la « rééducation active » devraient être envisagées plutôt qu’une approche attentiste.

 

Contexte et objectif

Le syndrome fémoro-patellaire (SFP) est une affection courante qui peut entraîner une douleur persistante. Malgré les récentes recommandations et les revues systématiques, l’efficacité des options de traitements non chirurgicaux reste incertaine.

Cette revue systématique et cette méta-analyse ont pour objectif de résoudre ce problème en synthétisant les données d’essais contrôlés randomisés (ECR) de haute qualité et en utilisant des critères d’éligibilité plus larges que les revues précédentes.

Le syndrome fémoro-patellaire est une affection courante qui peut entraîner une douleur persistante.

 

Pour le syndrome fémoro-patellaire, il est logique de donner la priorité aux traitements actifs par rapport aux traitements passifs, pour permettre au patient de gérer avec succès sa pathologie.

 

Méthode

  • Une revue systématique de la littérature a été effectuée conformément aux règles PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic reviews and Meta Analysis).
  • Les bases de données MEDLINE, Web of Science et Scopus ont été recherchées à l’aide des mots-clés appropriés (selon les recherches antérieures dans ce domaine).
  • Des références supplémentaires ont également été identifiées à l’aide de Google Scholar et en effectuant une recherche manuelle dans la liste des études éligibles.
  • Seules les données des ECR de qualité adéquate ont été incluses et synthétisées dans cette revue.
  • La qualité méthodologique a été évaluée à l’aide de l’échelle PEDro et des études ayant obtenu une note de 7 ou plus ont été incluses.
  • L’utilisation de critères diagnostiques clairs dans les essais a été évaluée et l’efficacité et la certitude des preuves ont également été évaluées. La méta-analyse a été réalisée lorsque les études étaient considérées comme « méthodologiquement homogènes et les modalités de traitement comparables ».

 

 Résultats

  • 170 ECR admissibles à l’évaluation ont été identifiés.
  • 105 ont été exclus car ils étaient de mauvaise qualité, 65 ont été inclus dans la revue avec un total de 3 796 participants.
  • Certaines interventions n’avaient aucune indication quant à leur efficacité et les auteurs ont commenté que : « Il n’y a aucun rôle pour la puncture sèche, la thérapie par vibration ou l’injection d’acide hyaluronique combinée à la thérapie par l’exercice lors du traitement du SFP ».
  • Vingt interventions ont été insuffisamment testées, de sorte que leur efficacité n’est actuellement pas claire. Il s’agissait notamment de l’éducation, des orthèses patellaires et du réentraînement progressif.
  • Six interventions ont amélioré la douleur et la fonction à court terme (à 3 mois) chez les personnes atteintes de SFP persistant :
  1. Les exercices ciblés sur les genoux
  2. Les interventions combinées
  3. Les semelles
  4. La thérapie manuelle du quadrant inférieur
  5. L’exercice ciblé sur le genou combiné à une injection périneurale de dextrose
  6. L’exercice ciblé sur la hanche et le genou
  • Les interventions 1, 2, 3 et 4 de cette liste ont démontré une preuve primaire d’efficacité (une différence significative par rapport au placebo).
  • Les 2 autres (numéros 5 et 6) avaient une preuve d’efficacité secondaire (une différence significative par rapport à une intervention avec une preuve d’efficacité primaire).

 

 Limites

 La durée moyenne minimale des symptômes dans les ECR inclus était de 6 mois, de sorte qu’aucune conclusion ferme ne peut être tirée sur ces options de traitement pour les patients présentant une durée de symptômes plus courte.

Il y a un manque d’ECR de haute qualité examinant les résultats à long terme dans le cadre du SFP et il est probable qu’il y ait des différences significatives dans les réponses individuelles à un traitement spécifique.

 

Implications cliniques

Les auteurs ont conclu qu’une approche attentiste n’est pas indiquée pour les patients atteints de SFP persistant, étant donné qu’un certain nombre d’interventions se sont révélées efficaces, ne serait-ce qu’à court terme. Au lieu de cela, les patients devraient se voir offrir une « rééducation active ».

Ils recommandent également une discussion honnête et ouverte avec les patients sur les options de traitement et le manque actuel de preuves d’efficacité à long terme. Les patients peuvent alors faire des choix éclairés quant à leurs soins.

Il semble que les interventions combinées puissent être plus efficaces qu’un traitement isolé. Parallèlement à la préférence du patient, notre évaluation peut aider à guider le choix du traitement, bien que la revue mentionne que notre capacité à prédire les réponses peut être limitée.

Un exemple clinique peut être un patient qui présente un déficit de force dans les quadriceps et les muscles fessiers lors de l’évaluation. Il rapporte des douleurs lors de squats unipodaux, qui sont ensuite réduites de manière significative lorsqu’ils sont réalisés avec une semelle dans leurs chaussures. Une intervention combinée d’exercices de la hanche et du genou associés à des semelles pourrait être discutée avec le patient et justifiée en tant qu’approche thérapeutique.

La recherche à propos du SFP a rapporté que si la force de la hanche s’est améliorée après l’exercice de la hanche, la force n’est pas un médiateur des améliorations de la douleur (1). Ainsi, des questions demeurent sur le mécanisme d’effet et la précision de nos approches d’évaluation actuelles pour identifier les besoins en rééducation.

Comme il semble y avoir peu d’avantages à la puncture sèche (dry needling) ou à la thérapie par vibration dans le SFP, il est logique de donner la priorité aux traitements actifs plutôt qu’aux traitements passifs pour permettre au patient de gérer avec succès sa pathologie. Ceci est cohérent avec les recommandations précédentes issues de la recherche (2), qui préconisent également l’éducation et la modification de l’activité. Ces dernières semblent essentielles dans la pratique clinique, mais nous devons être conscients qu’il y a peu de preuves de haute qualité pour les soutenir à l’heure actuelle.

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