Faut-il être précis pour effectuer une manipulation vertébrale efficace ?
Dans cet article, les auteurs ont cherché à déterminer si la manipulation vertébrale avait besoin d’être très spécifique d’une localisation pour être efficace.
Ce que vous vous apprêtez à lire est un court extrait de l’une des analyses de notre revue Physio Network. Des spécialistes y décortiquent et analysent pour vous la recherche la plus récente et la plus pertinente dans le but d’améliorer la pratique de la kinésithérapie.
Ce que vous allez lire ci-dessous est un extrait de notre analyse.
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Revenons à l’étude !
TITRE DE L’ETUDE : The importance of selecting the correct site to apply spinal manipulation when treating spinal pain: Myth or reality? A systematic review. Nim et al.(2021)
Étude analysée par la Dre Sandy Hilton dans le numéro d’avril 2022 de notre revue Physio Network
POINTS CLÉS
- Les recommandations en pratique clinique comportent la thérapie par manipulation vertébrale comme option de traitement pour la douleur rachidienne.
- Cette revue systématique a montré que le choix spécifique de la vertèbre ne semble pas affecter les critères d’évaluation pour la douleur ou la mobilité.
Contexte et objectifs
Des allégations ont été faites selon lesquelles l’application d’une force précise à un niveau spécifique entraînera des changements spécifiques de la mobilité. Si cela est vrai, alors il devrait y avoir un résultat différent entre une SMT à un segment cible par rapport à tout autre emplacement sur la colonne vertébrale.
Les auteurs de cette revue systématique ont comparé les résultats liés à la colonne vertébrale lorsque la SMT est appliquée à un site spécifique considéré comme cliniquement pertinent, par rapport à lorsque la SMT est appliquée à tout autre emplacement de la colonne vertébrale.
Méthode
- Utilisation de l’outil Cochrane d’évaluation du risque de biais dans cette revue systématique.
- La SMT a été définie comme une technique impliquant une force à haute vitesse et faible amplitude.
- Les études contre placebo [sham] et les techniques de mobilisation sans thrust [application rapide d’une force] ont été exclues (grades Maitland I à IV).
- Des comparaisons ont été faites entre SMT spécifique (lorsqu’un site spécifique pour la manipulation a été choisi) et SMT non spécifique.
- Le critère d’évaluation principal était les différences entre les groupes dans la mesure du seuil de détection de la douleur après une pression et de l’amplitude des mouvements.
- 10 études ont été incluses dans l’analyse descriptive.
- Les études incluses présentaient un risque de biais faible ou modéré et étaient de qualité acceptable.
Résultats
Il n’y avait aucune différence entre les groupes dans aucune des comparaisons :
- SMT appliquée au même niveau vertébral
- SMT appliquée à la même localisation sur le rachis
- SMT appliquée à une localisation vertébrale éloignée
Les effets secondaires n’ont pas été signalés ou étaient minimes et ne différaient pas entre les groupes.
Limites
- L’absence de mise en aveugle dans la littérature sur la SMT est problématique. Cependant, il n’y avait aucune différence entre les groupes, ce qui renforce l’affirmation selon laquelle le site d’application de la SMT n’est pas pertinent pour les résultats chez les patients.
- L’absence de différence entre les groupes pourrait provenir de l’application d’une seule intervention dans les études, de la courte durée de l’intervention ou des présentations cliniques.
Implications cliniques
La SMT administrée à un niveau vertébral « correct » déterminé par le clinicien n’était pas différente de la SMT non spécifique d’un niveau vertébral. Les auteurs de cet article proposent différentes manières d’interpréter cette non-spécificité :
- Le site candidat pour la SMT est un choix subjectif du praticien, qu’il y ait ou non une contribution du patient.
- La SMT n’est pas spécifique du site sur lequel elle est appliquée.
- Les résultats positifs de la SMT proviennent d’influences neuromusculaires contextuelles ou généralisées plutôt que de la supposée spécificité de la SMT.
Les cliniciens peuvent avoir le même résultat positif avec une « mauvaise » sélection du site d’application de la technique.
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Voici les 11 autres études que nous avons analysées dans notre numéro d’avril qui vient de paraître :
- Le 45-second anterior knee pain provocation test
- Prévention des blessures à l’épaule
- Règle de prédiction clinique des douleurs cervicales
- Valeur donnée par les patients à l’apprentissage sur la douleur
- Dysfonction de la première côte : enquête Delphi
- Traitement de l’inhibition musculaire arthrogénique
- La spondylodèse dans la lombalgie chronique
- Raisons de la non reprise des athlètes après plastie du LCA
- Proprioception dans l’équilibre des personnes âgées
- PRP et arthrose du genou
- Blow Flow Restriction et tendon patellaire
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