Les fondamentaux de la prise en charge de la lombalgie athlétique

8 mins de lecture. Posté dans Lombaire
Un article de Dr Jahan Shiekhy info

La lombalgie athlétique est assez fréquente, mais la littérature spécifique à cette population est assez faible. Les lignes directrices fondées sur des données probantes pour les lombalgies aiguës mettent l’accent sur l’exercice comme traitement principal, avec la chaleur, la thérapie manuelle et les interventions pharmacologiques comme adjuvants (1). Sur la base de notre examen clinique, nous devons déterminer quels tissus sont affectés et quels mouvements sont provocateurs. En sachant cela, nous réduirons d’abord la charge tissulaire, maintiendrons la charge d’entraînement, puis remettrons en charge progressivement les tissus affectés avec un retour à l’entraînement habituel et à la compétition.

Si vous souhaitez voir comment un expert de renommée mondiale évalue la lombalgie d’origine athlétique, ne ratez pas le cours pratique de Kellie Wilkie, sur lequel je me suis basé pour rédiger ce blog. Grâce aux cours pratiques, vous pouvez découvrir en détail comment les meilleurs experts évaluent et traitent des pathologies spécifiques, ce qui vous permet de devenir un meilleur clinicien, plus rapidement. Pour en savoir plus, cliquez ICI.

Phase aiguë : gestion de la douleur et récupération des mouvements

Dans les phases initiales d’une lombalgie aiguë, les premiers objectifs sont de décharger les tissus touchés, contrôler la douleur, et récupérer des schémas de mouvement normaux.

Décharger les tissus

Sur la base de notre évaluation clinique, nous sommes en mesure de savoir quels mouvements et postures éviter/limiter temporairement. Par exemple, pour un rameur présentant une pathologie des disques, nous conseillerons de réduire les exercices de flexion en charge répétée et de limiter le temps de position assise. Nous voulons bien entendu arriver à un stade de tolérance de la flexion, cependant nous souhaitons d’abord soulager la douleur en évitant ou limitant tout mouvement ou posture pouvant la provoquer.

Contrôler la douleur

En complément de la décharge des tissus touchés, les substances pharmaceutiques peuvent être un adjuvant utile pour la gestion de la douleur. Bien que les preuves sur l’efficacité des substances pharmaceutiques au long terme soient mitigées (1), de nombreux athlètes souhaitent retourner à un certain niveau d’entraînement rapidement, et ces médicaments sont donc utiles dans cet intervalle. Il convient de rappeler que votre habilité à discuter de la prise de substances pharmaceutiques en tant que kinésithérapeute dépend de votre pays/région.

Une autre méthode utile pour contrôler la douleur est le taping des lombaires, qui peut aider à limiter les mouvements provoquants. Dans le cours pratique de Kellie, vous pouvez découvrir les techniques qu’elle préfère utiliser sur les lombaires.

 

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Récupérer les mouvements

Lors d’un épisode de lombalgie aiguë, les schémas de mouvement normaux sont initialement limités par la douleur et par des schémas d’activation musculaire anormaux (par exemple, une suractivation des muscles érecteurs du rachis). Afin de récupérer des schémas moteurs normaux, nous voulons déterminer des positions permettant de limiter la charge appliquée aux lombaires tout en encourageant le mouvement. Par exemple, les bascules avant/arrière à quatre pattes, les inclinaisons de bassin à quatre pattes, ou les fentes arrière. Il n’y a pas d’exercice miracle qui fonctionnera pour tous les athlètes, donc utilisez votre évaluation clinique et essayez progressivement différents mouvements jusqu’à trouver les exercices sur lesquels travailler.

Phase subaiguë : retourner à l’entraînement

Après avoir contrôlé la douleur et récupéré les mouvements habituels, nous pouvons commencer à travailler sur la forme de l’athlète, sans mettre de charge excessive sur les lombaires. Durant cette phase, le travail de la force et du conditionnement initial consistera en des variations de leurs modalités habituelles d’entraînement. Puis, au fur et à mesure que l’irritabilité des tissus diminue, nous pouvons introduire des exercices qui leur sont familiers. Tout le long de ce processus, la thérapie manuelle peut être un traitement complémentaire pour gérer la douleur.

Thérapie manuelle

Initialement, l’athlète peut être à un niveau d’irritabilité tel que la thérapie manuelle pourra être douloureuse. Une fois que l’athlète peut tolérer la thérapie manuelle, nous pouvons l’utiliser pour aider à diminuer un tonus musculaire trop élevé. Comme Kellie le recommande dans la vidéo ci-dessous tirée de son cours pratique, la thérapie manuelle devrait être réalisée avec une approche de test-retest, où une technique est appliquée pour arriver à un résultat spécifique.

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Retour à l’entraînement

Les exercices réalisés durant cette phase de la rééducation devraient remettre en charge les lombaires de façon minimale, mais ils devraient commencer à ressembler aux exercices d’entraînement habituels de l’athlète, et fournir un stimulus d’entraînement conséquent. Dans la vidéo ci-dessous tirée du cours pratique de Kellie, elle explique comment mettre en œuvre un exercice de montée de marche.

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Il y a de nombreuses autres options d’exercices à réaliser, les plus communs étant les squats avant, les hip thrusts (levers de bassin), et les fentes modifiées.

Retourner au sport

La planification du retour au sport devrait débuter dès le premier jour, avec l’athlète, le coach et les autres professionnels ayant un rôle dans la prise de décision. Une fois l’évaluation clinique réalisée, nous devrions mettre en place un calendrier approximatif de récupération afin d’orienter l’entraînement et le retour au sport. Pour commencer, une grande partie de leur entraînement sera modifié et peu spécifique au sport pratiqué. Progressivement, le volume d’entraînement (c’est-à-dire les exercices de force et de conditionnement qu’il réalisait avant la blessure) et le travail spécifique au sport pratiqué devra augmenter, tandis que le volume d’entraînement modifié devra diminuer.
Idéalement, le programme d’entraînement modifié ressemble à leur programme d’entraînement habituel. Par exemple, si un rameur a l’habitude de ramer les matins du lundi au mercredi puis le vendredi et le dimanche, il pourrait faire de la natation, du vélo et de la marche en côte en suivant le même emploi du temps. Ensuite, les séances d’aviron pourraient être réintroduites progressivement en fonction de la réponse de l’athlète à l’entraînement.

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Un des autres aspects à prendre en compte lors de cette phase est d’améliorer les capacités de mouvement essentielles pour prévenir un autre épisode de lombalgie. Par exemple, un joueur de tennis pourrait avoir besoin de combler un déficit de force de son tronc antérieur et de mobilité thoracique en intégrant des exercices spécifiques à son programme habituel de renforcement.

Enfin, il peut être nécessaire de modifier l’alimentation selon le programme d’entraînement. Par exemple, lorsque l’athlète va entamer son entraînement croisé et réintroduire un entraînement spécifique au sport, cette charge élevée d’entraînement nécessitera probablement un apport énergétique plus important. Pour s’assurer que les athlètes répondent à leurs besoins en énergie et en nutriments, il peut être pertinent de travailler avec un nutritionniste, en particulier pour les jeunes athlètes.

Dans son cours pratique, Kellie explique comment faire progresser un athlète vers l’entraînement habituel et la compétition.

Conclusion

La prise en charge de la lombalgie chez l’athlète dépend d’une évaluation clinique rigoureuse, d’une individualisation des exercices basée sur la réponse de l’athlète à ces derniers, et d’une planification du retour au sport. Initialement, nous voulons décharger le tissu touché et modifier l’entraînement en maintenant le niveau de forme physique. Ensuite, nous voulons augmenter la charge d’entraînement spécifique habituel et diminuer la charge d’entraînement modifié. Enfin, lorsque l’athlète reprend l’entraînement à plein régime et la compétition, son programme de renforcement et de conditionnement peut intégrer des exercices qui ciblent des déficits de force ou de mobilité (tels qu’une mobilité de hanche réduite ou un déficit de force antérieure du tronc) pour réduire le risque de récidive. Afin d’en apprendre davantage sur la prise en charge de la lombalgie chez l’athlète, n’hésitez pas à consulter le fantastique cours pratique de Kellie Wilkie.

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