Prise en charge des vertiges cervicogéniques : conseils d’une experte
Les vertiges cervicogéniques peuvent être difficiles à gérer en raison des différentes causes potentielles expliquant les symptômes. En outre, il peut y avoir un nombre accablant de déficits à cibler, ce qui rend difficile l’élaboration d’un plan de gestion clair et hiérarchisé. Dans ce blog, nous décrirons comment le Dr Julia Treleaven, kinésithérapeute experte dans le domaine, prend en charge cette pathologie.
Si vous souhaitez voir comment une experte de renom prend en charge les patients souffrant de vertiges cervicogéniques, regardez l’intégralité du cours pratique du Dr Julia Treleaven ici. Grâce aux cours pratiques, vous pourrez découvrir comment les meilleurs experts évaluent et traitent des pathologies spécifiques, ce qui vous permettra de devenir un meilleur praticien, en un rien de temps. Pour en savoir plus, cliquez ICI.
Aperçu du bilan
Après un bilan approfondi, nous devrions avoir une idée de la mesure dans laquelle la colonne cervicale contribue aux symptômes du patient. Si vous déterminez que la colonne cervicale ne joue aucun rôle, le patient doit être orienté vers un examen plus poussé.
En revanche, dans les cas mixtes, c’est-à-dire lorsque les symptômes du patient peuvent être à la fois cervicogéniques et causés par un autre système (par exemple, vestibulaire), l’amélioration de la fonction du rachis cervical peut permettre une meilleure participation à la rééducation ciblant ces autres systèmes. Il est important de noter que le dysfonctionnement du rachis cervical peut être secondaire à une affection primaire, comme les troubles visuels post-commotionnels. Dans ce cas, nous pouvons traiter la colonne cervicale pour soulager les symptômes et orienter le patient vers le professionnel de santé approprié pour traiter les déficiences primaires.
Enfin, pour les patients souffrant d’un dysfonctionnement vestibulaire primaire, le traitement du cou peut les aider à compenser les déficiences vestibulaires en améliorant la fonction de la colonne cervicale. Dans tous les cas, le patient doit comprendre pourquoi nous traitons le cou et quels résultats réalistes nous pouvons obtenir.
Aperçu du traitement
Le traitement des vertiges cervicogéniques repose sur une approche à deux volets qui vise à améliorer :
- Contrôle sensorimoteur : un dysfonctionnement sensorimoteur peut être à l’origine de symptômes tels que des douleurs au niveau de la colonne vertébrale cervicale. Pour y remédier, nous pouvons rééduquer l’équilibre, la proprioception cervicale et la coordination tête-cou-yeux.
- Entrée afférente cervicale : les dysfonctionnements musculo-squelettiques tels que la douleur, la diminution de l’amplitude des mouvements (ROM) et un mauvais contrôle moteur musculaire peuvent altérer l’entrée afférente de la colonne cervicale. Pour remédier à ces problèmes, nous pouvons recourir à la thérapie manuelle, à l’entraînement du contrôle moteur (cervical et scapulaire) et à la correction posturale.
Ce blog sera divisé selon les interventions liées à :
- L’équilibre et la coordination
- L’entraînement de la proprioception cervicale
- La thérapie manuelle
- La correction posturale
- L’entraînement du contrôle moteur cervical et scapulaire.
Équilibre, coordination tronc-tête et œil-tête
REMARQUE : lors de l’entraînement de l’équilibre et de la coordination, il est possible d’accepter de légers vertiges. Cependant, il faut éviter de provoquer des maux de tête, des nausées ou des douleurs de la colonne cervicale.
L’équilibre
Tout d’abord, pour l’entraînement de l’équilibre statique, nous pouvons commencer par une base d’appui étroite et progresser vers une position en tandem puis sur une seule jambe. Une fois que le patient y parvient, nous pouvons ajouter des variables telles que fermer les yeux et se tenir sur une surface souple. En fin de compte, les patients devraient s’efforcer de maintenir une position donnée pendant environ 30 secondes.
Pour améliorer l’entraînement de l’équilibre dynamique, on se concentrera d’abord sur la marche en tournant la tête ou en hochant la tête. Au fur et à mesure que le patient s’améliore, on peut passer à la marche en tandem.
Coordination tronc-tête
Les patients peuvent commencer à s’entraîner à la coordination tronc-tête en faisant tourner leur tronc d’un côté à l’autre tout en gardant la tête immobile et en se concentrant sur un point dans le miroir en face d’eux. Le Dr Treleaven présente cet exercice dans la vidéo ci-dessous, tirée de son cours pratique :
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Stabilisation du regard
L’entraînement à la stabilisation du regard consiste pour le patient à maintenir la concentration de ses yeux sur un certain point tout en bougeant la tête. Il peut s’agir d’une rotation de la tête ou d’une flexion-extension du cou, en fonction des symptômes du patient. Comme pour l’entraînement à la coordination tronc-tête, le patient doit travailler jusqu’à 2 ou 3 séries de 5 répétitions pour le mouvement déficient.
Il convient de noter que certains patients présentant des symptômes graves peuvent avoir besoin de commencer l’entraînement en décubitus dorsal. Par la suite, nous voulons progresser en position assise, debout, et peut-être même ajouter un entraînement à la stabilisation du regard dans les activités d’équilibre statique et dynamique (par exemple, stabilisation du regard en position tandem).
D’autres moyens de faire progresser ces exercices consistent à augmenter la vitesse du mouvement, à accroître l’activité de fond ou à augmenter le nombre de répétitions par série.
Coordination œil-tête
Pour entraîner la coordination œil-tête, le patient commence assis et utilise ses index comme cibles. L’exercice consiste à déplacer son regard (yeux uniquement) vers la cible (index), puis la tête. Cet exercice peut être réalisé à la fois pour la rotation cervicale et la flexion-extension, en fonction des déficiences du patient. Comme pour la stabilisation du regard, nous voulons travailler jusqu’à 2-3 séries de 5 répétitions.
Poursuite lisse
L’entraînement à de la poursuite lisse exige que le patient suive une cible des yeux. Découvrez comment le Dr Treleaven utilise un pointeur laser pour travailler la poursuite lisse dans la vidéo ci-dessous, tirée de son cours pratique :
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Entraînement de la proprioception cervicale
Pour améliorer la proprioception cervicale, on peut travailler l’erreur de perception de position articulaire et le sens du mouvement. Le travail de l’erreur de perception de la position articulaire consiste à réapprendre à identifier la position tête-cou dans l’espace avec les yeux fermés – le Dr Treleaven démontre cet entraînement dans son cours pratique, dont vous trouverez un exemple ci-dessous :
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L’entraînement de la perception des mouvements consiste à demander au patient de contrôler les mouvements de sa tête et de son cou en traçant un motif sur le mur en face de lui à l’aide d’un laser ; le laser est fixé à la tête du patient, ce qui met à l’épreuve la capacité du cou à identifier et à « ajuster » sa position dans l’espace.
Thérapie manuelle
Bien que l’exercice soit la pierre angulaire du traitement des vertiges cervicogéniques, la thérapie manuelle peut réduire la douleur et restaurer la mobilité, améliorant ainsi les entrées afférentes de la colonne cervicale.
Les principales zones à cibler sont la colonne thoracique, la colonne cervicale et la jonction cervico-thoracique (C-T). Ces zones peuvent être ciblées à l’aide d’un certain nombre de techniques telles que la mobilisation avec mouvement (MWM), les mouvements intervertébraux passifs (PIVMs) et les glissements apophysaires naturels soutenus (SNAGs). Il est important de noter que les techniques de thérapie manuelle doivent toujours être suivies d’une prescription d’exercices afin de maintenir les gains obtenus au cours de la séance.
Corrections posturales
La correction posturale permet de décharger les structures affectées et de travailler les muscles stabilisateurs profonds dans des positions fonctionnelles. Il convient de noter que la correction posturale est propre à chaque patient, et que les indices varient donc d’un patient à l’autre. Le Dr Treleaven recommande d’effectuer un maintien de 10 secondes d’un exercice postural donné toutes les 15 minutes au cours de la journée. Bien que cela ne soit pas possible pour tous les patients, notre rôle est de collaborer avec le patient pour créer un programme adapté à ses besoins.
Entraînement du contrôle moteur cervical et scapulaire
Pour l’entraînement du contrôle moteur, l’objectif initial est d’obtenir une bonne qualité de mouvement plutôt que d’améliorer la force, l’endurance ou même la mobilité complète. Pour ces exercices, nous commençons généralement par des positions telles que le décubitus dorsal, la position à quatre pattes et le décubitus latéral.
Flexion cranio-cervicale
L’entraînement à la flexion cranio-cervicale commence généralement en décubitus dorsal, où le patient pratique ce mouvement isolé sans activer la musculature superficielle du cou. Une fois que le patient est capable d’effectuer le mouvement de flexion cranio-cervicale, il peut passer à l’utilisation du biofeedback, comme illustré ici :
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Lorsque le patient maîtrise l’entraînement par biofeedback, les fléchisseurs profonds du cou peuvent être entraînés en même temps que les muscles cervicaux plus importants (par exemple, le sterno-cléido-mastoïdien), en ajoutant un léger soulèvement de la tête de la table. Il est important de maintenir la flexion cranio-cervicale pendant l’élévation de la tête. Les patients doivent s’efforcer de travailler jusqu’à 2 séries de 10 x 10 secondes.
Entraînement des extenseurs cervicaux
La position idéale pour commencer l’entraînement des extenseurs cervicaux est la position à quatre pattes, qui permet également de faire travailler le dentelé antérieur. Cependant, les positions couchée sur les coudes ou assise et penchée vers l’avant peuvent également être utilisées.
Il est important de réentraîner les mouvements cervicaux dysfonctionnels identifiés lors de l’évaluation, tels que l’extension et la rotation. Les patients doivent effectuer 1 à 2 séries de 5 répétitions pour le mouvement cible. Une fois que le patient a maîtrisé ces mouvements de base de la colonne cervicale, il peut passer à des positions plus difficiles, comme la planche.
Contrôle moteur scapulaire
L’entraînement du contrôle moteur de la scapula commence en décubitus latéral afin que le patient puisse se concentrer sur l’activation des muscles scapulaires isolés. Nous pouvons utiliser une combinaison de contact manuel par le thérapeute et de palpation par le patient pour le biofeedback (par exemple, palper le trapèze supérieur pour s’assurer que l’activation est minimale lors de la rétraction de la scapula). Une fois que le patient a acquis cette technique, il doit travailler jusqu’à 1 à 2 séries de 10 x 10 secondes. L’entraînement du contrôle moteur de la scapula peut être amélioré en travaillant en position droite et en ajoutant de faibles charges externes.
Conclusion
La prise en charge optimale des vertiges cervicogéniques passe d’abord par un bilan approfondi. Le traitement consiste à traiter les déficits du contrôle sensorimoteur et à améliorer les afférences cervicales. Bien entendu, il est essentiel d’expliquer à nos patients comment le traitement du rachis cervical s’intègre dans leur plan de prise en charge et quels sont les résultats qu’ils peuvent en attendre. Le traitement de cette pathologie est difficile, mais avec cette approche, vous pouvez commencer à la traiter comme des experts.
Pour mieux comprendre comment prendre en charge les vertiges cervicogéniques, consultez le cours pratique du Dr Treleaven ici.
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