Progression du Nordic Harmstring
Dans un contexte où la mise en place et l’observance du Nordic Hamstring Exercise sont compliquées, les auteurs ont cherché à savoir si un changement de certains paramètres de l’exercice pouvait moduler l’activité musculaire et le moment de force. L’objectif était de le rendre moins difficile à réaliser et de construire une meilleure progression de cet exercice.
Ce que vous vous apprêtez à lire est un court extrait de l’une des analyses de notre revue Physio Network. Des spécialistes y décortiquent et analysent pour vous la recherche la plus récente et la plus pertinente dans le but d’améliorer la pratique de la kinésithérapie.
Ce que vous allez lire ci-dessous est un extrait de notre analyse.
Vous aimez ce genre d’analyse ? – Pour en savoir plus, c’est par ICI
TITRE DE L’ETUDE : Alt T et al. (2022) Modulating the Nordic Hamstring Exercise from ‘zero to hero’ – A stepwise progression explored in a high- performance athlete. Journal of Athletic Training, In Press
Étude analysée par Adam Johnson dans le numéro de décembre 2022 de notre revue Physio Network
POINTS CLÉS
- Un changement de position ou l’ajout de charge peut avoir un impact significatif à la fois sur le pic d’activité musculaire et sur le moment de force.
- D’après la première étude de cas basée sur la recherche, il serait possible de concevoir une progression par étapes avec le Nordic Harmstring, qui pourrait ensuite être utilisée pour faire progresser ou régresser les athlètes, en fonction de leur stade de rééducation ou du moment de la journée où l’exercice est réalisé.
Contexte & objectifs
Il est communément admis dans la littérature que le Nordic Harmstring Exercise (NHE) est un exercice clé dans la prévention des blessures aux ischio-jambiers dans le sport de haut niveau. Même s’il y a un débat sur les raisons de l’efficacité de cet exercice, la littérature concernant son efficacité lorsqu’il est inclus dans un programme ne devrait pas être contestée (1).
Ce qui est également admis parmi les praticiens travaillant « sur le terrain » avec les athlètes, est qu’il y a une réticence parmi les groupes d’athlètes à réaliser l’exercice en raison de la douleur qu’il engendre, ce qui peut être perçu comme une limitation des performances ultérieures. Une étude a mis en évidence à quel point peu d’équipes de football professionnel mettent en œuvre le protocole NHE original en entier (2). Un autre point récemment reconnu dans la littérature montre que le nombre de répétitions ne serait pas le facteur clé entrainant les adaptations, mais plutôt le niveau de stimulation.
Néanmoins, cet article a cherché à comprendre l’influence de différentes positions et de l’ajout d’une charge sur l’activité musculaire, dans le cadre d’une étude de cas.
Méthode
- Les auteurs ont étudié un athlète de saut en longueur de classe régionale qui avait une grande expertise dans l’exécution du NHE. Au cours de trois sessions de test, ils ont analysé 20 variations différentes du NHE (voir la vidéo ci-dessous) avec des répétitions uniques, jusqu’à ce que trois répétitions valides soient effectuées pour chaque variation.
- Afin de vérifier la contraction isométrique volontaire maximale (CIVM), l’athlète a effectué deux contractions de quatre secondes dans la position « planche » du NHE.
- Toutes les données EMG obtenues ont ensuite été comparées à cette lecture de la CIVM.
Résultats
- Les chercheurs ont découvert que le facteur qui avait le plus d’impact sur les niveaux d’activité des ischio-jambiers était la réalisation de l’exercice à 90 degrés de flexion de la hanche.
- Ils ont démontré qu’il y avait une réduction significative de l’activité maximale des ischio-jambiers lorsque l’articulation de la hanche était fléchie à 90 degrés et lorsque le centre de gravité était déplacé au-dessus de l’articulation du genou, ce qui diminue le moment d’inertie.
- Il a également été constaté que lorsque la vitesse initiale de l’exercice est augmentée, il y a une augmentation du mécanisme de « ressort » des unités musculo-tendineuses lorsqu’elles sont étirées par les muscles hautement activés.
Limites
La limite principale et évidente de cette étude est que toutes les recherches ont été effectuées sur un seul sujet. Comme le suggèrent les auteurs eux-mêmes, cela signifie que les effets spécifiques observés dans les différentes variantes du NHE ne peuvent pas nécessairement être transférés à une population plus large.
Implications cliniques
Ce que cet article semble clarifier, c’est que nous sommes en mesure de modifier le stimulus appliqué aux athlètes, grâce à des modifications faciles. Dans un cadre clinique, nous pourrions voir des athlètes effectuer cet exercice avec une importante flexion de la hanche, et nous comprenons maintenant comment ce serait possible. Chez cet athlète, il y avait une baisse significative (près de 75 %) de l’activité maximale du biceps fémoral par rapport au NHE standard dans cette version.
Si un athlète déclare être trop fatigué pour effectuer l’exercice après une séance d’entrainement intense, il peut être utile de modifier sa technique du NHE. Par exemple, pour faciliter l’exercice, l’athlète peut augmenter sa flexion de la hanche. Bien que cette position ne soit pas aussi exigeante, elle peut être une meilleure alternative que l’absence de réalisation du NHE en raison de la fatigue.
Si l’athlète effectue l’exercice en flexion importante de hanche (ce qui n’est pas ce que vous avez prescrit), il est peu probable qu’il atteigne le stimulus complet qu’exige le NHE. Ceci est essentiel à savoir, car le changement vers une moindre prescription n’est valable que si l’activité est supramaximale.
Vous voulez gagner du temps en évitant de vous perdre parmi la tonne d’études disponibles ?
Laissez-nous faire le gros du travail pour vous !
Chaque mois, nous résumons 12 des études les plus récentes et les plus pertinentes d’un point de vue clinique pour les kinés afin qu’ils puissent les appliquer directement dans leur pratique quotidienne.
Pour en savoir plus sur ces analyses de la littérature, cliquez ICI.
Voici les 11 autres études que nous avons analysées dans notre numéro de décembre qui vient de paraître :
- Renforcement du pied pour l’amélioration de sa fonction
- Thérapie manuelle réelle vs placebo dans le traitement des douleurs d’épaule
- Mouvements du nerf sciatique dans l’espace glutéal profond
- Suspension Training chez les personnes âgées
- Effets du kinésiotaping sur le quadriceps
- Lésion du LCA : chirurgie vs rééducation
- Les effets des auto-mobilisations de cheville après entorse
- La douleur de la ceinture pelvienne liée à la grossesse : croyances et faits
- Exigences de performance sur la décélération horizontale des sports multidirectionnels
- Pic de croissance chez les jeunes footballeurs et force d’adduction de hanche
- Extension lombaire pour traiter les radiculopathies
📚 Restez à la pointe de la recherche en kiné !
Chaque mois, notre équipe d'experts décompose les recherches cliniquement pertinentes sous forme de résumés de cinq minutes, immédiatement applicables au cabinet.
Essayez gratuitement notre revue pendant 7 jours !
N'hésitez pas à partager ce blog !
Blogs associés
Voir toutVous voulez savoir quand nous publions des nouveaux blogs ?
Inscrivez-vous à notre newsletter dès maintenant!
En entrant votre adresse e-mail, vous acceptez de recevoir des e-mails de Physio Network, qui vous enverra des messages conformément à sa politique de confidentialité.
Un petit commentaire ?
Si vous avez une question, une suggestion ou un lien vers une recherche similaire, partagez-la ci-dessous !