Dans cet article, les auteurs ont cherché à faire la lumière sur les tests de saut utilisés pour valider un retour sur le terrain.
Ce que vous vous apprêtez à lire est un court extrait de l’une des analyses de notre revue Physio Network. Des spécialistes y décortiquent et analysent pour vous la recherche la plus récente et la plus pertinente dans le but d’améliorer la pratique de la kinésithérapie.
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Revenons à l’étude !
TITRE DE L’ÉTUDE : Single leg vertical jump performance identifies knee function deficits at return to sport after ACL reconstruction in male athletes. Kotsifaki A et al. (2022)
Étude analysée par Sam Blanchard dans le numéro de juin 2022 de notre revue Physio Network
Points clés
- Malgré la validation des critères de reprise du sport, les athlètes ayant subi une plastie du LCA (pLCA) présentent toujours des déficits autour de la cinématique du genou et des performances.
- La performance au saut vertical (en hauteur) est une meilleure mesure que la distance sur le saut horizontal pour évaluer la fonction du genou.
- Le renforcement du soléaire doit être inclus dans les programmes de rééducation du LCA.
Contexte et objectifs
L’étude visait à donner une évaluation détaillée des performances biomécaniques, au moment de la sortie de l’hôpital, des patients ayant subi une pLCA. Elle visait également à déterminer si des mesures de performance plus simples lors de sauts verticaux pouvaient être utilisées comme mesures de substitution pour la fonction du genou après une pLCA afin de déterminer le niveau d’aptitude à la reprise du sport (RTS).
Méthode
48 participants masculins ont été divisés en deux groupes – 26 athlètes ayant subi une pLCA unilatéralement et 22 témoins appariés. Les athlètes ayant subi une pLCA devaient avoir validé certains critères de RTS : être jugé apte, avoir suivi un programme de rééducation sur le terrain et avoir démontré une symétrie des membres inférieurs de 90 % sur l’ensemble des hop tests et au dynamomètre isocinétique (isokinetic dynamometer, IKD) qui évaluait la force des quadriceps.
Les données cinématiques de chaque athlète ont été enregistrées lors du décollage et de l’atterrissage sur le single leg counter movement jump (SLJ) et à la phase réactive (atterrissage initial) d’un single leg drop jump (SLDJ) à partir d’une boîte de 15 cm.
Résultats
- Les membres impliqués ont démontré une symétrie de 83 % et 77 % pour la hauteur de saut dans le SLJ et le SLDJ, respectivement.
- Des différences dans le plan sagittal ont été retrouvées dans le SLJ et le SLDJ, avec une augmentation de la flexion de la hanche et du tronc, une antéversion du bassin et une flexion plantaire de la cheville, associées à une diminution de la flexion du genou sur le membre concerné.
- Les moments de flexion du genou étaient plus faibles pendant la propulsion et l’atterrissage dans le membre impliqué à la fois sur le SLJ et le SLDJ.
- Les calculs du travail effectué par les groupes musculaires ont démontré moins de travail du genou, mais une plus grande contribution des muscles ischio-jambiers dans le membre impliqué par rapport au membre non impliqué et aux contrôles.
- La contribution du soléaire était bilatéralement plus faible dans le groupe pLCA par rapport aux témoins.
Limites
- L’étude a utilisé une conception transversale, ce qui signifie que les informations ont été prises à partir d’un seul point dans le temps et n’ont pas permis la variabilité de la stratégie de saut dans le temps.
- Un SLJ nécessite un élément de compétence. L’exposition précédente à cette batterie de tests n’a pas été discutée.
- Les informations de cette étude ne peuvent être extrapolées qu’aux footballeurs masculins.
- Le groupe témoin n’a pas été testé pour la force du quadriceps, il a donc été admis que la symétrie des membres (LSI) était supérieure à 90 %.
Implications cliniques
Les mêmes auteurs et participants à un article publié séparément ont démontré que malgré des déficits de la fonction du genou, les athlètes peuvent atteindre un LSI supérieur à 97 % sur des sauts horizontaux.
Cette étude a également évalué des mesures simples pour une utilisation pratique plus répandue. Regarder la hauteur de saut seul était suffisant pour mettre en avant les différences entre les membres impliqués et non impliqués. Cela suggère que les tests de sauts verticaux rendent plus difficile la dissimulation de tout déficit par rapport aux mesures sur les sauts horizontaux les plus couramment utilisées, comme le saut sur une distance, où la symétrie peut être obtenue malgré les déficits (1,2). Les auteurs pensent que cela est dû au travail plus important de l’articulation du genou lors des sauts verticaux.
Il y avait des déficits plus importants dans le SLDJ. Des déficits significatifs dans le taux de développement de la force (RFD), en particulier le RFD précoce (<100 ms) pour les extenseurs et les fléchisseurs du genou existent chez les patients pLCA jusqu’à quatre ans après l’opération (3). Grindem et al (2016) ont constaté qu’un LSI préopératoire élevé sur la RFD du quadriceps (> 80 %) disposait d’une association positive avec une accélération de la récupération du LSI du quadriceps après l’opération (4).
Lors d’un atterrissage après un SLDJ, les muscles qui ont généré la plus grande force de protection sur le LCA par le biais d’une force de cisaillement postérieure étaient les ischio-jambiers et le soléaire (6). Dans la population des opérés du LCA, il a été démontré un travail du soléaire réduit bilatéralement, à la fois en propulsion et en atterrissage. Le soléaire a des milliers de fibres très courtes avec un angle de pennation élevé sur une large aire de section transversale pour permettre une génération de force efficace (7). Cela suggère que les programmes de rééducation pour le pLCA devraient impliquer un renforcement plus important du soléaire.
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Voici les 11 autres études que nous avons analysées dans notre numéro de juin qui vient de paraître :
- Exercice aérobie et sensibilisation à la douleur
- Point sur la bandelette ilio-tibiale
- Rééducation des atteintes du biceps
- Accompagnement des nouveaux diplômés
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